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Le foot est un sport qui se joue à onze et à la fin il y a uncomplot qui empêche le LOSC de gagner

Archive pour la catégorie ‘Avec un peu de cerveau’


Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc

Le LOSC 1986-1989 : irrégulier, moyen, autre chose, ou un peu de tout ça?

On entend régulièrement dire à propos d’équipes qu’elles sont « irrégulières ». Note au passage, quand on dit ça d’une équipe, c’est généralement au moment où elle passe par une mauvaise période. C’est un peu le problème de cette notion d’irrégularité, c’est qu’elle devient une explication a posteriori de la faiblesse de ses résultats.

C’est sans doute aller un peu vite que de décréter sans plus d’analyse qu’une équipe enchaînant trois ou quatre résultats décevants le doive à son irrégularité. D’abord, observons que ces séries décevantes, toutes les équipes les rencontrent à un moment donné dans une saison. Dès lors, si cela est inévitable, la notion d’ « irrégularité » n’a ici pas de sens, sauf à considérer que toutes les équipes sont irrégulières. Et si elles ne se distinguent pas là-dessus, alors pourquoi pointer pour l’une son irrégularité comme facteur explicatif ?

Ces séries décevantes peuvent avoir des causes diverses et variées, lesquelles se combinent bien souvent : hausse du niveau de jeu de l’adversaire, blessures de deux ou trois cadres, dynamique psychologique déclinante, orteil qui sauve improbablement (et par accident) une situation chaude, etc.

Mais, parce qu’il ne faut pas jeter bébé avec l’eau du bain (au passage, cette expression est totalement stupide, vous pouvez essayer, c’est impossible de jeter bébé avec l’eau du bain parce qu’il est trop gros pour passer par les tuyaux), on ne peut exclure purement et simplement cette notion au seul principe qu’elle soit abusivement utilisée.

Une autre interprétation dominante de l’insuccès d’une équipe est celle de la faiblesse de son niveau. Dans le fond, disent certains, si telle équipe a de mauvais résultats, c’est qu’elle n’a pas le niveau. Là encore, cette explication est en partie insatisfaisante, principalement parce que la notion de « niveau » est extrêmement floue. Qu’est-ce qu’une « bonne » équipe ? On sait par exemple que le niveau d’une équipe n’est pas la somme de ses talents individuels, car des équipes dont les joueurs sont « moyens » peuvent se montrer suffisamment complémentaires pour contrer cette faiblesse. Inversement, on peut rapidement tomber dans la tautologie (et non la « totologie », science des blagues de Toto) en définissant le niveau d’une équipe à partir de ses bonnes performances : est une bonne équipe, une équipe qui parvient à avoir les meilleurs résultats possibles. Certes, cette définition est peut-être plus exacte en définitive, mais elle n’explique rien, si ce n’est – et c’est déjà pas mal – que les résultats d’une équipe sont le produit d’un ensemble extrêmement complexe de facteurs et qu’il est délicat d’en mettre en avant l’un davantage que l’autre.

L’irrégularité : l’explication des déçus

Ce qu’il y a finalement de commun aux thèses de l’irrégularité, c’est qu’elles naissent de la déception ou, tout au moins, du décalage par rapport à des attentes initiales. Il serait ainsi apparu incongru de qualifier l’équipe du LOSC 2000-2001 comme irrégulière au regard de sa belle 3ème place pour son retour en première division. Pourtant de l’irrégularité, il y en a eu : Lille récolte 11 points après 8 matches, puis 18 lors des 9 suivants ; il finit enfin avec seulement 6 points sur les 5 derniers matches, après en avoir engrangé 16 sur les 6 précédents. Si l’on n’a pas parlé d’irrégularité, c’est parce que cette troisième place apparaissait alors comme une excellente performance au regard du « niveau » de l’équipe.

Le LOSC de la période 1986-1989 est en revanche souvent décrit comme une équipe qui a déçu en raison de son irrégularité, et ce discours naît d’une déception des supporters par rapport à certaines attentes qui sont alors nées. En 1986, les Belges Erwin Vandenbergh et Philippe Desmet, demi-finalistes de la Coupe du Monde cette année-là, signent au LOSC. Félix Lacuesta, Gaston Mobati, José Pastinelli et Jean-Luc Buisine rejoignent également le club. Bernard Lama, les frères Planque et Philippe Périlleux sont déjà là, puis Jocelyn Angloma, Alain Fiard (en 1987) et Abedi Pelé (en 1988) complètent l’effectif. On parle de cette équipe pour son incroyable potentiel et, parallèlement, pour la déception engendrée par les résultats malgré la qualité de l’effectif : 14ème en 1987, 11ème en 1988, 8ème en 1989, toujours dans le ventre mou malgré la présence simultanée de quelques petites vedettes, ne serait-ce qu’en devenir.

Alors, le qualificatif d’irrégulier est-il pour eux adapté ? Si l’on regarde leur nombre de points annuel, la réponse est clairement négative : 34 points en 1986-1987, 37 l’année suivante, puis 41 enfin (sur une base de victoires à deux points). La progression est légère, Lille terminant toujours suffisamment loin devant les derniers pour ne pas craindre la relégation, et suffisamment loin des premiers pour ne ps prendre le risque d’une qualif’ européenne (qui fait peur, disons-le, parce que l’inconnu fait peur). Les parcours en Coupe confirment cette impression : deux quarts et un huitième. Lille passe toujours au moins deux tours, mais jamais plus de trois. En nombre de points cumulés sur trois saisons, les lillois sont 10ème.

Vu comme ça, le LOSC est super régulier. Mais on peut le voir autrement …

Une montée en puissance des lillois …

Comme je l’ai dit, le LOSC reste toujours au milieu de tableau, mais connaît une légère progression à mesure que les saisons passent, gagnant trois place à chaque fois d’une saison sur l’autre.  Enfin, progressive, c’est vite dit. Quand commence la saison 1987-1988, il n’y a rien d’évident à ce que le LOSC fasse mieux que la saison précédente. Après 22 journées, Lille est 16ème et vient d’engranger seulement 7 points lors des 12 dernières journées. En cumulé, Lille est la 16ème équipe française sur les 60 matches qui vont du début de la saison 86-87 à cette 22ème journée de 87-88, pour 52 points pris.

L’année et demie suivante sera, de ce point de vue, beaucoup plus enthousiasmante. Sur ces 54 matches, jusqu’à la fin de la saison 1988-1989, le LOSC est la quatrième équipe en points cumulés, en totalisant 60.

Seizièmes sur une année et demie, quatrième sur l’année et demie suivante, c’est le grand écart. Question de « niveau » ou d’ « irrégularité », on ne sait pas, mais la différence est flagrante.

… en partie en trompe l’œil.

En y regardant de plus près, l’écart n’est peut-être pas si énorme que cela. La première période est certes moins bonne, mais la différence n’est pas aussi flagrante qu’on pourrait l’imaginer avec les classements : 0,87 points sur la première année et demie, 1,11 au cours de la seconde. Si l’on admet que les matches de foot se jouent souvent sur peu de choses, et qu’un rien aurait pu transformer 3 victoires en 3 nuls, alors force est de constater qu’il est aussi inexact de dire que Lille était loin au début que près des meilleurs ensuite.

Sur les 60 premiers matches, Lille, 16ème, n’est qu’à quatre points de Nice 12ème, et à huit de Nantes, 8ème. Loin de la tête, c’est incontestable, le classement global des lillois cachent qu’ils se situaient alors plutôt dans un large ventre mou plutôt qu’en bas du classement. Les lillois n’ont d’ailleurs jamais vraiment eu à craindre la relégation : 14ème seulement en 86-87, ils étaient 10ème après 26 journées et seule leur fin de saison brouillonne les a fait terminer si bas.

Le succès lillois sur les 54 derniers matches est également relatif. Quatrième de la seconde période le LOSC, certes, mais à sept points du troisième, Paris, et seulement huit points devant St-Etienne 13ème. Donc, quatrième équipe, mais en réalité plus proche du 11ème (seulement six points derrière) que de l’équipe qui la précède immédiatement.

Bref, l’irrégularité n’est pas flagrante. Certes, le LOSC a un peu donné l’impression d’avoir terminé la saison 86-87 en roue libre, mais n’aurait pas terminé bien au-dessus de la 14ème place dans le cas contraire.

Le LOSC sans doute (un peu) meilleur en 1988-1989

Lorsque les supporters lillois évoquent la qualité de l’effectif de l’époque, ce sont presque toujours les mêmes joueurs qui sont cités : Bernard Lama, Jocelyn Angloma, qui deviendront internationaux avec la France, Abedi Pelé, qui sera bientôt trois fois ballon d’or africain, et le duo d’internationaux belges, Erwin Vandenbergh et Philippe Desmet.

Pourtant, regretter la faiblesse des résultats au regard de la présence de ces joueurs, c’est oublier qu’ils ont peu eu l’occasion de jouer ensemble. Angloma n’arrive qu’en 1987, et Pelé en octobre 1988, alors que le championnat est déjà bien entamé. Les cinq n’auront en fait joué ensemble qu’à 10 reprises en tout et pour tout en championnat. Il est alors délicat de juger de l’échec d’un bel effectif sur plusieurs années quand ce bel effectif n’a existé que sur 8 mois.

Le classement « avec Pelé » traduit d’ailleurs une amélioration sensible des résultats du LOSC. Au cours des 24 journées auxquelles il a participé, voici le classement de première division

Classement saison entière

Club

Points

Matches

G

N

P

Bp

Bc

Diff.

1 Marseille

49

24

14

7

3

38

23

15

4 Sochaux  

45

24

13

6

5

34

21

13

3 Monaco

43

24

11

10

3

47

28

19

2 Paris   Saint-Germain

42

24

11

9

4

26

17

9

8 LOSC

40

24

10

10

4

37

21

16

14 AS   Saint-Etienne

40

24

11

7

6

34

31

3

6 OGC Nice

36

24

10

6

8

28

24

4

5 AJ Auxerre

36

24

10

6

8

21

20

1

15 FC Metz

33

24

8

9

7

36

33

3

9 Montpellier   Hérault SC

32

24

9

5

10

33

36

-3

7 FC Nantes

32

24

8

8

8

22

27

-5

11 SC Toulon

31

24

7

10

7

18

19

-1

16 SM Caen

31

24

8

7

9

30

33

-3

10 Toulouse   FC

29

24

6

11

7

30

31

-1

12 AS Cannes

29

24

8

5

11

29

33

-4

18 RC Strasbourg

29

24

8

5

11

32

39

-7

13 Girondins   de Bordeaux

25

24

6

7

12

35

39

-4

17 RC Paris

23

24

6

5

13

34

40

-6

19 Stade   Lavallois

20

24

4

8

12

16

34

-18

20 RC Lens

8

24

1

5

18

19

49

-30

Sur ces matches, le LOSC est cinquième, troisième attaque et 2ème différence de buts. Il n’est pas si loin de la seconde équipe (Sochaux, 5 points devant) et conserve une belle marge d’avance sur la neuvième (Metz, 7 points derrière).

Au final, sur l’ensemble de la période 1986-1989, le LOSC a pour l’essentiel fait partie de ces équipes moyennes, jamais parmi celles qui pouvaient espérer jouer les tous premiers rôles, jamais parmi celles qui devaient lutter pour le maintien. Par moment, le LOSC a su se rapprocher des meilleurs. En 1988-1989, Lille échoue à 7 points d’Auxerre dans la lutte pour l’Europe, soit quand même assez loin. Quand Pelé arriva, il était pourtant proche de pouvoir espérer mieux.

Il resta l’année suivante, mais Lama et Desmet quittèrent le club tandis que Vandenbergh n’y était plus.

Je reviendrais prochainement sur les coups d’éclats du LOSC de cette période, lesquels ne furent pas si rares que ça et explique sans doute un peu l’attachement à cette période, un peu déçu, de nombre de supporters du club.


Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc

Une évolution au profit des grandes métropoles (1976-2015)

Au cours des quarante dernières années, la probabilité que les clubs des grandes métropoles occupent les premières places du classement se sont considérablement accrues. Si Auxerre, Sochaux, Metz et Lens pouvaient espérer figurer dans le haut du classement français jusqu’à il y a peu, ceci apparaît aujourd’hui bien plus difficile.

Alors que le classement moyen des clubs des quatre principales métropoles (Paris, Lyon, Marseille et Lille) obtenaient un classement moyen oscillant autour de la 12ème place jusqu’à la fin des années 1980, puis autour de la 9ème au cours des années 1990, ils finissent en moyenne autour de la quatrième place entre 2008 et 2015. En 2011, ils occupent d’ailleurs les quatre premières places du classement.

Les clubs des quatre métropoles suivantes, Nice, Toulouse, Nantes et Bordeaux, ont conservé leurs positions dans la hiérarchie nationale, malgré un sensible recul par rapport au milieu des années 1980.

classemnt métropoles

La hiérarchie entre les clubs correspond de plus en plus à la hiérarchie en termes d’importance des différentes métropoles urbaines. On est aujourd’hui très loin de la hiérarchie de 1984-1985, quand le PSG, 13ème du championnat, était alors le meilleur club des quatre principales métropoles françaises. Les fans de football découvraient l’existence de Noeux-les-Mines au début des années 1980, quand son équipe luttait pour la montée en première division. Maintenant, les jeunes vont plus galérer en géographie française.


Posté le 4 novembre 2015 - par dbclosc

C1 : C’était p’tet pas mieux avant, mais maintenant c’est pire

Le 29 mai 1991, l’Olympique de Marseille s’inclinait aux tirs au but (0-0, 5 à 3) contre l’Etoile Rouge de Belgrade, Manuel Amoros ayant raté son le sien quand les yougoslaves réussissaient tous les leurs. Je me souviens de ma déception après cette défaite française suite à un match largement dominé, pour la première finale européenne que j’avais regardé à la télévision. Mais, a posteriori, c’est de cette forme ancienne de la C1, ce qui était alors la Coupe des clubs champions, dont je suis nostalgique, plus que de la réussite des clubs français.

Cette Coupe des champions avait un charme que n’a plus la Ligue des champions. Pour moi, ce charme, c’était celui des 16èmes contre le Dinamo Tirana (5-1, 0-0), des huitièmes contre Lech Poznan (2-3, 6-1) et des demi-finales contre le Spartak Moscou (2-1, 3-1) peut-être plus encore que celui du quart de finale contre le Milan AC (1-1, 3-0 par forfait). Si un club français gagnait dans un future proche la Ligue des champions, il est certain qu’il n’aura pas eu à éliminer le champion albanais et le champion polonais, à battre le champion russe en demi-finale, puis celui de Serbie en finale. En 2014-2015, le champion albanais était éliminé dès le 2ème tour des qualifications – il y en a quatre au total avant les poules – , le Legia Varsovie et le Partizan de Belgrade étaient éliminés au 3ème tour, et les russes du Zénith et du CSKA étaient éliminés au stade des poules.

Réduction des chances d’aller loin pour les « petits »

Lors de la finale de 1991, cela faisait alors dix-huit mois que le mur de Berlin avait été abattu. L’Est et l’Ouest devaient se rapprocher. Du point de vue de la principale compétition footballistique européenne, c’est l’inverse qui s’est passé. Mais si tous les pays de l’Europe de l’Est ont vu leurs chances de se placer aux premières loges de la C1, c’est également le cas des clubs des « petits » pays européens, comme la Belgique et l’Ecosse. Contrairement à ce qu’on entend souvent la France ne s’est pas si mal démerdée. Le seul club parvenu en demi-finale de la Ligue des champions qui n’est pas issu du « Big four » est français (Lyon en 2010).

Aujourd’hui, très peu de clubs peuvent raisonnablement espérer aller loin en C1. Seules 15 équipes différentes (sur 40 possible en théorie) ont atteint le stade des demi-finales au cours des dix dernières années, quand elles étaient 27 entre 1975 et 1985. Les demi-finalistes de la dernière décennie sont issus de seulement 5 pays différents, 28 places de demi-finalistes concernant les seuls clubs anglais et espagnols. Entre 1975 et 1985, ils venaient de 16 pays différents, l’Autriche, la Bulgarie, l’Ecosse, la Grèce, la Pologne, la Roumanie, la Suède, la Suisse et l’URSS envoyant un représentant chacun à ce stade de la compétition, les Pays-Bas, la France et la Belgique ayant deux représentants.

L’incertitude demeure certes toujours aujourd’hui : 7 vainqueurs différents entre 2005 et 2015, c’est même davantage que lors de la période 1975-1985 quand seuls 6 clubs différents avaient remporté la Coupe des champions. Ce qui change, c’est que les vainqueurs d’il y a plus de trente ans étaient parfois des « vainqueurs surprises » et étaient loin d’être des habitués des longs parcours en C1 : les vainqueurs de 1975-1985 n’ont atteint les quarts de finale que 3,3 fois en moyenne en dix ans, contre 5,6 fois pour ceux de la période 2005-2015. Il y avait bien sûr des clubs dominants, mais un certain nombre de facteurs font que le système de l’époque garantissait bien moins à ces dominants de faire partie des équipes allant loin en C1.

Des réformes réglementaires favorisant les gros

Il n’y a pour ainsi dire pas de réforme de la C1 depuis le début des années 1990 qui n’ait pas favorisé les clubs et les pays dominants du football. Tout d’abord, la réforme de 1991-1992 introduit des matches de poules pour les huit dernières équipes en lice, les premiers de chacun des deux groupes étant qualifiés pour la finale. Il s’agit d’une forme de fusion des quarts et des demis favorisant les meilleurs, puisqu’octroyant un « droit à l’erreur » que les confrontations à élimination directe n’autorisent pas.

Le système évolue encore par la suite, notamment avec l’introduction d’une seconde phase de poules, mais le principal changement qualitatif a lieu en 1997. On autorise alors les pays les mieux classés à l’indice UEFA à avoir deux représentants en C1 ; à partir de 1999, les mieux classés peuvent avoir jusqu’à quatre représentants. A partir de ce moment-là, la C1 ressemble beaucoup moins à une Ligue des « champions » qu’à une « Ligue européenne », appellation qui paraîtrait bien mieux décrire une compétition dont la plupart des concurrents réellement compétitifs n’ont pas été champions de leur pays.

La saison 1999-2000 consacre d’ailleurs jusque dans les résultats cette évolution, puisque le dernier carré de la compétition regroupe le Bayern de Munich et les trois meilleurs clubs espagnols à l’époque (Real Madrid, Barça et Valence). Entre temps, l’arrêt Bosman du 15 décembre 1995 favorise la concentration des meilleurs joueurs d’Europe, et, indirectement du Monde, dans les championnats les plus attractifs, favorisant l’accroissement du fossé entre les différents championnats.

A partir de 1999, il en est fini des chances des « petits » pays européens de voir l’un de ses représentants en demi-finale de C1. Depuis, cette date, et en dehors des clubs des quatre grands championnats (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne), seuls les championnats français (en 2004 et en 2010), portugais (en 2004) et néerlandais (en 2005) ont encore un représentant à ce stade de la compétition. Les quatre principaux pays européens cumulant 60 demi-finalistes sur 64 possibles, dont 24 pour la seule Espagne et 18 pour l’Angleterre.

Accroissement des inégalités internes aux championnats nationaux

Le nouveau système de la C1 donne tout aux plus gros clubs : davantage de visibilité, davantage de possibilités de concentrer la quasi-totalité des « stars » au sein de leurs effectifs et davantage de moyens financiers. Si l’ensemble des clubs des principaux pays européens a globalement bénéficié de ces évolutions, celles-ci ont cependant d’abord profité à certains grands clubs dont la domination sur leurs championnats respectifs s’est accrue (Je développerai cette question dans un autre article).

Paradoxalement, si les grands pays européens ont bien davantage de représentants en C1 que par le passé, ceci ne s’est pas traduit par une diversification importante du nombre de leurs représentants étant à même d’aller loin dans la compétition.

Quatre clubs allemands atteignent les demi-finales de la C1 entre 1975 et 1985, ils ne sont plus que trois au cours des dernières années ; les clubs italiens sont trois à atteindre ce stade, à la fois entre 1975 et 1985 et entre 2005 et 2015 ; les clubs espagnols passent de 2 à 4, mais cette évolution est modérée comparativement à leur emprise croissante sur la compétition entre les deux périodes ; les clubs anglais passent de 3 à 4. En cumulés, on passe de 12 clubs différents issus de ces pays à 14, soit une quasi-stagnation en dépit d’une très forte croissance du nombre de leurs représentants.

Une incertitude limitée

Le système actuel est celui d’une incertitude, toujours présente, mais d’une incertitude limitée. Mais, davantage que l’accentuation des chances de succès des meilleures armadas, c’est la réduction de celles des outsiders qui est frappante : quand 12 des 29 équipes (41 %) n’ayant atteint qu’un quart de finale sur la décennie 1975-1985 parvenaient à se qualifier pour le tour suivant, aucune de leurs 11 homologues de la décennie 2005-2015 n’y parvenaient.

Si aujourd’hui on ne peut pas sérieusement prétendre pouvoir prédire qui sera sacré en 2016, on peut en revanche produire une short-list d’une bonne dizaine de clubs et affirmer que le dernier carré s’y trouvera sans grand risque de se tromper. Pire, à peu près tous les futur demi-finalistes des prochaines années feront partie de cette liste.

Bref, on ne risque plus de voir des Bruges (comme en 1978), des Malmö (1979), des Steaua de Bucarest (1986 et 1989), ou des Etoile Rouge de Belgrade (1991) en finale de C1. C’est triste.

 



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